Des plages en Île-de-France : l’aménagement des abords fluviaux au XXe siècle

La baignade dans l’Oise est rendue publique dès 1925. Cette décision entraîne la création d’associations sportives locales, à l’instar de la société de natation « Le Caneton Club » de Beaumont-Persan (Val-d’Oise) dont les statuts sont rédigés le 1^er août 1926 et qui est toujours active aujourd’hui. Elle a pour objectifs d’enseigner gratuitement la natation, de sensibiliser aux risques de noyade et d’organiser des fêtes nautiques. L’association aménage alors la plage-baignade de Beaumont-sur-Oise, inaugurée en 1927. Pouvant accueillir jusqu’à 600 baigneurs, en plus d’un petit bain et de deux bassins dédiés à la natation, elle est dotée de 200 cabines, d’un toboggan et d’un plongeoir. Cependant, la pollution de l’Oise et l’obligation de filtrer l’eau des bassins conduisent à l’abandon de la plage et à la construction d’une piscine en 1975.

Sur les bords de Seine, à Médan (Yvelines), une plage artificielle ainsi qu’un centre sportif sont inaugurés dès 1935, sur l’île de Platais, dont Emile Zola fut propriétaire à la fin du XIX^e siècle. Les eaux du fleuve sont filtrées et stérilisées avant d’alimenter les deux bassins aménagés. Après la baignade, le promeneur en recherche de détente déambule sur un sable chaud et fin avant de gravir plusieurs volées d’escaliers pour atteindre le bâtiment des cabines. La grande rotonde centrale abrite une terrasse couverte bordée par une colonnade au rez-de-chaussée ainsi qu’un salon de thé-dancing à l’étage. Si la plage de Villennes-Médan, « adroitement choisie et parfaitement aménagée, ne [pouvait] manquer de réussir », elle ferme pourtant ses portes en 2003. Depuis 2009, ses infrastructures sont, en partie, inscrites au titre des monuments historiques.

Les affluents de la Seine ont aussi parfois été aménagés, comme en témoigne la plage de Saint-Michel-sur-Orge (Essonne). Se prêtant au départ à la baignade sauvage, à la pêche et au canotage, elle est progressivement aménagée à partir des années 1980 mais cesse son activité en 2002.