10 points essentiels pour comprendre la santé mentale

Il n’y a pas de santé sans santé mentale. Nous avons tous ou presque entendu cette phrase depuis la pandémie COVID-19 qui a mis un vrai coup de projecteur sur la santé mentale et c’est vrai. La santé globale dépend de notre santé physique, mentale et sociale. Si l’une est déséquilibrée, elle peut venir fragiliser les autres. 

La santé mentale englobe la capacité d’une personne à gérer ses émotions, à faire face au stress et à entretenir des relations saines avec les autres. Notre état de santé mentale va donc considérablement influencer nos santés physique et sociale et notre qualité de vie.

Être en bonne santé mentale ne signifie pas qu’on est immunisé contre les moments de difficulté ou de stress. Tout comme une bonne santé physique ne garantit pas l’absence de maladie, une personne en bonne santé mentale peut éprouver des périodes de tristesse, d’anxiété sans pour autant souffrir d’un trouble psychique. Il s’agit de fluctuations émotionnelles et c’est normal.

Certaines périodes de la vie et les changements majeurs qu’elles impliquent, nous rendent plus vulnérables. C’est le cas de l’adolescence du fait des variations hormonales de la puberté, ou encore des grossesses et de la ménopause pour les femmes. Les évènements de vie que l’on ne maîtrise pas toujours peuvent constituer de sérieux facteurs de stress et impacter la santé mentale.

Cela signifie que plusieurs positions sont possibles à l’intérieur même de ce double continuum et que rien n’est vraiment acquis. C’est pourquoi prendre de soin de sa santé mentale au quotidien n’est pas une option. C’est indispensable pour pouvoir la préserver.

Notre résilience correspond à notre capacité à rebondir, à nous relever malgré les défis auxquels la vie peut nous confronter.

Cette force de résilience est plus ou moins importante selon les personnes et se montre être un indicateur intéressant en matière de santé mentale. Plus notre résilience est élevée, plus nous serons en capacité de nous adapter face à des situations d’adversité. Encore une fois, la résilience n’est pas figée. Elle peut être renforcée avec le temps.

Des relations sociales fortes et positives contribuent de manière significative à la santé mentale en offrant du soutien émotionnel et en augmentant les niveaux de bonheur et de satisfaction dans la vie.

Le sentiment de solitude, différent du fait d’être isolé ou non, a un retentissement très clair sur notre santé physique et mentale car nous sommes des êtres de relations. Ainsi, s’en sentir privé constitue un stress avec tous les effets que cela peut comporter pour la santé si ce sentiment venait à perdurer.

Santé mentale et santé sociale sont en ainsi très liées. Notre capacité à développer des relations sociales soutenantes dépend directement de nos compétences psychosociales.

Si de nos jours échapper au stress relève de l’impossible, nous pouvons toutefois travailler à réduire notre exposition et à le réguler car la gestion du stress est centrale.

Des techniques de gestion du stress, comme la pleine conscience et la méditation, réduisent les niveaux d’anxiété et favorisent un meilleur bien-être mental.

Alors que nous sommes plutôt des experts de l’auto-critique, nous gagnerions à développer notre auto-compassion, c’est-à-dire d’apprendre à être un ami pour nous-même.

Plusieurs travaux de recherche, ont pu mettre en évidence l’impact bénéfique des pratiques basées sur l’auto-compassion, notamment dans la gestion du stress. Il a ainsi été constaté que les personnes ayant développé cette aptitude d’auto-compassion allaient vers des stratégies de régulation du stress bien plus saine et bénéfiques pour la santé mentale et globale. Une des explications à cet effet bénéfique est la capacité à sortir des ruminations pour passer à une action réconfortante en direction de soi.

L’exercice physique régulier est reconnu pour ses bienfaits sur la santé mentale. Il aide à réduire l’anxiété, à améliorer l’humeur et à augmenter les niveaux d’énergie, notamment en libérant des endorphines, les “hormones du bonheur”.

La pratique de l’activité physique ne se contente pas d’avoir un effet préventif puisque des études montrent que 150 minutes d’exercice par semaine (soit environ 30 minutes par jour) peuvent réduire les symptômes de dépression de 20 à 30 %.

Le sommeil de qualité et une alimentation équilibrée jouent un rôle clé dans la régulation de l’humeur et de la santé mentale. Les carences alimentaires ou un mauvais sommeil peuvent augmenter les risques de troubles émotionnels et diminuer la capacité à gérer le stress.

En matière de santé et notamment de santé mentale, notre hygiène de vie compte beaucoup. Ainsi, les personnes ayant un sommeil insuffisant (moins de 6 heures par nuit) sont 3 fois plus susceptibles de souffrir de troubles de l’humeur comme la dépression ou l’anxiété, comparées à celles qui dorment entre 7 et 8 heures par nuit. Rappelons que le sommeil des français en 2024 se dégrade puisque nous dormons en moyenne 6h42 par nuit.

Là encore la mesure n’est pas seulement intéressante et efficace en prévention. Le sommeil et l’alimentation sont également essentiels pour toute personne touchée par des troubles de santé mentale. 

Enfin, maintenir une bonne santé mentale nécessite un véritable engagement individuel et collectif. Chacun doit en effet se montrer proactif. Mais ne négligeons pas le poids de l’environnement. Plus celui-ci est favorable, plus il nous sera facile de prendre soin de nous.

Au niveau individuel, il ne s’agit pas de tous se mettre au yoga et à la méditation mais plutôt d’identifier ce qui va être ressource pour soi. Il n’y a donc pas de recette toute faite. Certains préfèrerons la natation, le tricot et la lecture. D’autres la marche, le bricolage et le jardinage.

Nous pouvons faire beaucoup au quotidien pour nous auto-aider, mais l’intervention d’un professionnel est souvent utile et complémentaire, ne serait-ce que pour se donner le temps d’en parler.

Au niveau collectif, nous devons prendre conscience de notre interdépendance. Ainsi l’équilibre, la bonne santé d’un collectif va au-delà de la bonne santé de chacun de ces membres. Un des secrets réside dans le fait de développer un climat de sécurité psychologique où nous pouvons cohabitez et collaborer sans avoir honte de nos fragilités.

La santé mentale, et notamment au travail, est un vrai jeu d’équilibriste. Pour tenir sur le fil, nous devons tous nous entrainer. Avoir identifié et développé nos ressources individuelles et collectives nous aidera à maintenir l’équilibre, sinon à le retrouver.